Angora
Pays d'origine : France
Ascendance : Saint-Innocent (Savoie)
Importance : peu répandue
Standard adopté le 20 juin 1924 par la Société
Française de Cuniculiculture.
Club de race national officiel : Union Technique
des Associations d'éleveurs de Lapins Angoras Français
Historique et généralités
La mutation
Chez le lapin Angora toutes les catégories de poils sont allongées. Les poils poussent plus longtemps et plus vite. Chez le lapin traditionnel on peut mesurer une croissance de 10 millimètres par semaine pendant un mois alors que chez l'Angora la croissance dure trois mois à trois mois et demi. En fait, la mutation génétique affecte le fonctionnement du follicule pileux tant dans sa composition que dans sa structure.
Les origines
Le mot Angora viendrait d' une déformation phonétique du mot Ankara (capitale de la Turquie). Or nous savons qu' il n' y avait pas de lapins en Turquie à l'époque où le mot apparaît dans la littérature. En revanche, les chèvres et les chats "dits Angora" proviennent bien quant à eux de ce pays.
Dès 1708, des écrits anglais parlent d'un lapin à
tignasse de Turquie. Néanmoins, on considère que le berceau de cette race est
en Angleterre.
En 1723, les anglais débarquant à Bordeaux, organisent des ventes de ces lapins
vivants affirmant qu'ils proviennent de Turquie.
En 1777, la race est signalée en Allemagne.
En 1920, la France exporte des sujets vers le Japon.
En 1925, l'Amérique du Nord importe également des Angoras.
En 1932, la Chine entre en piste dans cette production.
Après la guerre, le Japon, ainsi que le Chili et la Tchécoslovaquie
concurrence l'élevage français.
Dans les années 80, c'est l'explosion du marché. La Chine organise une vague d'importations massives à partir de l' Allemagne principalement. Le Chili et la Hongrie sont aussi sur le marché des achats. En revanche, l'Inde produit beaucoup mais auto-consomme tout.
L' élevage en France
Les premiers écrits relatant la présence de lapins Angoras en Savoie, dans la région de Saint Innocent, datent de 1840. C'est pourquoi la souche française se nomme parfois l' Angora de Saint Innocent.
Puis on retrouve sa trace à la fin du 19 ème siècle en
Bourgogne et en Franche-Comté. Plus tard, début 20e en Basse-Normandie.
De 1904 à 1906, l'Angora est introduit dans le Maine et Loire. Le climat lui
est favorable et il y a la présence d'une industrie textile florissante à
Cholet. Nantes devient rapidement la plaque tournante du commerce de poils
Angora. Pendant la seconde guerre mondiale on assiste à un important trafic
entre les deux zones d'occupation.
En 1950-60, la production française atteint 200 tonnes soit environ le tiers de
la production mondiale.
De 1970 à 73, la production française se replie sur la Maine et Loire.
1975-1985, les années glorieuses !
C'est l'explosion des élevages dans le Grand-Ouest et partout en France.
Aujourd'hui, très peu d'élevages subsistent. On en retrouve quelques uns en
Bretagne.
Il existe aujourd'hui deux types de lapins Angora produisant des toisons aux
caractéristiques différentes.
Ces différences sont dues, à la fois, aux origines génétiques, aux techniques
d'élevage et aux procédés de récolte des poils.
Le poil "français" est un poil très structuré, sans fibres courtes et contenant un taux plus élevé de poils grossiers appelés "jarres". Il est récolté presque exclusivement sur des femelles, par dépilation. Jadis, en France, le poil était épilé, tous les cent jours, au moment de la mue. L' opération était longue et demandait une grande pratique. Depuis vingt ans, la toison est récoltée après que le lapin ait absorbé en un seul repas, un fourrage à effet dépilatoire (lagodendron), ce qui rend la récolte aisée, très rapide et respecte le bien-être animal. Ce poil de type "français", jarreux, est destiné à la fabrication de vêtements fantaisie de haut de gamme, au fleuffage (gonflant) volumineux.
Le poil "allemand" est surtout produit en Chine et en Amérique du Sud. Il est plus fin et contient moins de "jarres". Il est produit par les mâles et les femelles et est récolté par tonte (ou coupe aux ciseaux).
Il est surtout apprécié pour la confection de sous-vêtements chauds mais il entre également dans la fabrication de vêtements moins onéreux et de grande diffusion.
Caractéristiques essentielles à rechercher
Poids idéal 4 kg à 5,250 kg.
Le corps donne une apparence générale imposante par sa couverture pileuse.
Les poils qui recouvrent les oreilles, le nez, les joues et le front sont
relativement courts.
L'extrémité des oreilles est ornée d'épis longs et soyeux.
Le gigantisme généralisé du système pileux provoque un accroissement de la
longueur des poils pouvant largement dépasser 10 cm pour les jarres.
Aussi longue que possible, la fourrure doit être de bonne tenue et abondamment
garnie de jarres longs et de fort diamètre (spécificité de la race).
La pleine consistance de la fourrure doit s'accompagner d'écarts réduits entre
la longueur et le diamètre des poils les plus longs et les plus grossiers, et
des poils les plus courts et les plus fins.